Carnet d'une étudiante

Parce qu'ils étaient certains qu'elle serait là. Qu'elle serait là, à le regarder prendre son envol. Qu'elle serait là, à contempler le bonheur qui lui échappe des mains. Elle était là : les yeux brillants et ce sourire sincère aux lèvres. Elle l'aimait. Depuis la première fois que leurs routes se sont croisées en bas de cet immeuble, elle pensait à lui. Maintenant, elle est là à le voir. Elle le voit comme il est, elle le voit de si près
Elle attend. Des jours, des mois, elle attend avec l'espoir qu'un jour lui aussi la regardera.

Lorsque les mots coulent à flots et qu'ils inondent ton monde
Lorsque tu ne peux plus rien sauver, plus rien prendre avec toi
Le courant t'emporte et tu ne parviens pas à faire demi-tour
Parce qu'il est trop tard
Trop tard pour fermer la bouche
Et empêcher les mots de te noyer.

M.

   C'était le huit décembre, et il faisait froid. Si froid que l'air me piquait les joues et j'avais le nez tout rouge. Il faisait beau. Oui, il faisait beau. Le soleil m'enveloppait de ses rayons chauds et faisait briller la neige. Elle était blanche, très blanche ponctuée de traces de pas d'inconnus. Je savais qu'il n'était plus là et qu'il ne reviendrait jamais mais je le sentais. Je savais sa présence dans chaque fibre de mon corps et me sentais pleine, pleine de lui. Non, il ne m'a pas laissé, il est simplement parti. Moi aussi, je m'en vais. Mais dans une autre direction, celle de la vie.
   Et de nouveau, on recommence. On avance pas à pas sur ce nouveau chemin. Qu'on y arrive ou pas, peu importe ; on est là. Et je marche sur les traces de ces inconnus qui montrent la route à suivre et qui sourient pour encourager chaque nouveau pas franchi.
   La fin du chemin, une porte ; on l'ouvre.
Bienvenue dans un nouveau monde.